Safran des Indes

Le safran des Indes est l’un des noms donnés au curcuma, et notamment à l’une de ses espèces, la zédoaire. Aujourd’hui, c’est le curcuma « longa » qui est le plus utilisé et consommé à travers le monde. Sa culture monopolise même près de 60% des cultures à épices indiennes. C’est une plante herbacée, de type vivace, qui aime les sols fertiles et l’ensoleillement, mais ne s’adapte pas bien aux sols trop humides ; sa préférence va aux régions à moussons, ce qui explique sa prolifération en Inde. Le curcuma en poudre bien connu, de couleur jaune orangé, provient des rhizomes aromatiques de la plante, c’est-à-dire de ses racines souterraines. On utilise la partie centrale des rhizomes pour les usages médicinaux et cosmétiques, alors que les « doigts » partant de cette section centrale sont réservés à l’usage alimentaire.

Une plante historiquement médicinale et alimentaire

Le curcuma est gorgé d’un principe actif appelé curcumine : c’est un pigment poly-phénolique qui lui donne sa belle couleur jaune. Il est utilisé en Inde depuis l’Antiquité, et on a retrouvé des mentions de la plante dans des textes anciens, en sanskrit. La médecine traditionnelle ayurvédique a toujours beaucoup utilisé le curcuma : en effet, ses propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes permettent de l’ajouter à beaucoup de préparations. Il sert notamment à améliorer l’efficacité du système immunitaire et des défenses naturelles. La médecine chinoise traditionnelle l’a aussi adopté, et l’utilise pour traiter les douleurs et les tumeurs. L’Europe a découvert le curcuma aux alentours du dix-septième siècle et l’a utilisé pour soulager les accouchements difficiles, réguler l’aménorrhée, mais aussi régler les problèmes de flatulences et de bile inerte. L’Organisation Mondiale de la Santé distingue elle-même des usages précis pour l’utilisation du curcuma, notamment pour lutter contre les diarrhées, l’épilepsie et les ulcères.

Le curcuma est aussi un allié très versatile au niveau alimentaire. Une fois blanchie, séchée au soleil pendant plusieurs jours et réduite en poudre, la racine du curcuma donne une épice poivrée, colorée et entrant dans la composition de nombreuses recettes. Si le curry est le plus connu, le curcuma est un élément essentiel de beaucoup d’autres mélanges d’épices internationaux comme le masala, le colombo ou el ras-el-hanout. C’est un élément essentiel de la cuisine indienne, mais également de très nombreuses cuisines à travers le monde : on l’utilise beaucoup en Asie du Sud-Est (Malaisie, Indonésie, Thaïlande et Cambodge), mais aussi au Maghreb et aux Antilles. Enfin, le curcuma est un excellent colorant alimentaire naturel.

Le curcuma dans les cosmétiques

Le curcuma est également utilisé dans l’industrie cosmétique pour ses effets bénéfiques sur la peau et les cheveux. Les Indiens ne s’y sont pas trompés et l’utilisent depuis de nombreuses années. En Occident, l’incorporation du curcuma dans des décoctions de beauté a été plus tardive. Sa riche teneur en vitamine C donne bonne mine et permet de maintenir à la fois l’élasticité, la souplesse et l’hydratation de la peau ; intégré à des crèmes hydratantes, il aidera à maintenir un joli teint de peau. Une fois mélangé à d’autres huiles comme le jojoba, le curcuma aidera aussi à prévenir l’apparition de comédons grâce à ses vertus antiseptiques et antibactériennes.